zalzal - 10-22-2006 at 05:58 AM
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Label : Arion
Il Pellegrino (Pietro della Valle "Le Pélerin")
Il viaggio di Pietro della Valle
Le voyage de Pietro della Valle
Taksim (Prélude improvisé)
Il Carro di Fedeltà d'Amore (Le Char de Fidélité de l'Amour / 1617)
Musique de Paolo Quagliati (1555-1628), sur un texte de Pietro Della Valle
(Amour - Apollon - Amour & Apollon - Amour - Apollon - Arion & Orphée - La Réputation - La Réputation + tous)
Taksim (dans le mode beyat)
Semaai (Hassab Skaf, Damas)
Romanesca, 1616 (Paolo Quagliati)
Pesrev, musique turque ottomane notée dans le manuscrit du musicien polonais Ali Ufki (né Wojciecj Bobowski, 1610-1675)
La Romanesca (improvisation)
Owj, du mode Esfahan (Radif persan)
Dialogo a due voci (Dialogue à deux voix / 1610) tiré de Sacrorum Concentuum (Giovanni Francesco Capello, ?-?)
(Dialogue entre l'âme "Animus" et la Vierge Marie "Maria Virgo")
Taksim, mode Hejaz Kar
Mouwachah : Zarani-L-Mahboub (Anonyme)
Villancico à Saint-Michel (Manuscrit Santa Monica de Goa)
Samaja Vara Gamana, raga Hindolam (Inde du Sud)
Pietro della Valle "Il Pellegrino" (Le Pélerin) (1586-1652)
Per la Festa della Santissima Purificazione, oratorio de 1640
(Le Poète - Simeone - Maria e Gioseppe - La prophétesse Anna, Maria, Gioseppe - Simeone - Tous)
XVIII-21 Musique des Lumières
(Cyrille Gerstenhaber & Johanne Cassar, sopranos - Christophe Laporte, alto (contre-ténor) - Vincent Lièvre-Picard & Sebastien Obrecht,
ténors - Marco Horvat, basse, lirone & théorbe - Jean-Christophe Frisch, traverso - Emmanuelle Guigues, viole de gambe & kamanché - Rémi
Cassaigne, théorbe, guitare, setar - Jean-Luc Ho, clavecin - Pierre Rigopoulos, percussions - Geetha Navale, veena)
Twais (Direction Essam Rafea)
(Essam Rafea, oud - Moslem Rahal, nay - Firas Charistane, quanoun - Jamal Al Sakka, percussions - Chadi Abd Al Karim, chant)
Direction Jean-Christophe Frisch
usicien romain, issu de la petite noblesse désargentée, intellectuel progressiste en opposition avec le Vatican, un peu aventurier, Pietro della
Valle dit "Le Pélerin" (Il Pellegrino) quitte l’Italie en 1614 pour un pèlerinage en Palestine qui se transformera en un long voyage de 12 ans
jusqu’à Goa, ville portugaise en Inde, en passant par la Grèce, la Turquie, la Palestine, l’Egypte, la Syrie, l’Arabie. Il en ramène de
nombreux objets, manuscrits, mais aussi le chat turc, devenu persan, et le café.
De retour à Rome en 1626, il publie un récit de voyage, rapidement traduit en français sous le titre de « Voyages d’un gentilhomme romain
dans la Turquie, l'Egypte, la Palestine, la Perse, les Indes orientales et autres lieux », et compose des œuvres musicales dans lesquelles il essaye
de faire la synthèse des musiques orientales qu’il a découvertes, et de la musique italienne de son temps. Malheureusement, presque toute son
œuvre est perdue.
Membre d’une académie romaine, grand défenseur du « Stile Nuovo », ami de Giulio Caccini, il mène de nombreuses recherches expérimentales
: construction d’instruments nouveaux réalisant la synthèse entre la facture européenne et orientale, travail sur les cordes sympathiques, de
nouveaux tempéraments, un clavier intégrant des touches nouvelles intermédiaires entre dièses et bémols, etc. Il admire les compositions de
Gesualdo, et dans une lettre adressée à un ami, souhaite entendre les nouvelles inventions de la musique, telle que les nuances, trilles, rubato,
syncopes, trémolos, dans la musique religieuse comme dans la musique profane. Il est influencé par G.F. Doni, inventeur d’instruments fantastiques
comme la lyra barberina, et utilise ces instruments dans ses œuvres.
Fasciné par la personnalité de Pietro della Valle, Jean-Christophe Frisch a eu envie de raconter son histoire en musique, comme le ferait un
roman historique, évoquant les contextes musicaux des différents pays traversés. La Romanesca évoque le point de départ de l’aventure, Rome. La
seule œuvre musicale retrouvée de Pietro Della Valle est l’l’Oratorio della Santa Purificazione. Quant à Il Carro di Fedelta d’Amore, seul le
texte est de sa plume, la musique étant celle de l’un de ses plus proches amis romains, Paolo Quagliati (1555-1628).
Dans ce programme très original sont également évoquées la cour ottomane avec des musiques transcrites par Bobovius, la Perse (avec un radif),
Goa avec un villancico retrouvé sur place par le musicologue Victor Coelho, l’Inde avec un raga… Pour ce faire, sont réunis ici 12 musiciens
dont 5 chanteurs, et des instruments mêlant Orient et Occident (lirone, veena, clavecin, théorbe, sétar iranien, oud, percussions orientales et
indiennes, viole de gambe, kamantché turc, traverso, orgue).
Jean-Christophe Frisch bâtit depuis quelques années avec son ensemble "XVIII-21 Musique des Lumières" un projet artistique original, sous le
vocable « baroque nomade ». Il s’agit de confronter les pratiques musicales européennes baroques avec celles des musiques traditionnelles, aux
frontières pas si étanches qu’on voudrait souvent le croire. Les chemins du baroque nomade ont ainsi conduit "XVIII-21 Musique des Lumières" en
Italie, en Chine, au Brésil, et au Moyen-Orient.